Sport et civilisation : La violence maîtrisée
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Norbert Elias voit dans le sport un laboratoire privilégié pour réfléchir sur les rapports sociaux et leur évolution. Inscrivant le sport dans la théorie du processus de civilisation, il montre avec Eric Dunning que le sport moderne n’a plus grand-chose à voir avec les affrontements guerriers et rituels de l’Antiquité ou du Moyen Age. Aujourd’hui, l’égalité des chances entre joueurs est censée annuler leurs différences sociales.
De plus, le code des comportements, la sensibilité ont changé, imposant une diminution de la violence autorisée. Autre différence majeure: le plaisir de la pratique, ou du spectacle sportif, tient à l’excitation que procurent des affrontements corporels qui […] permettent à chaque individu de relâcher le contrôle de ses émotions. Dans un match de football, ce n’est pas seulement la victoire de son équipe qui donne du plaisir, mais la compétition en elle-même.
Fondamentalement, l’histoire de chaque sport est donc liée à l’apparition de règlements de plus en plus rigoureux qui ont uniformisé les pratiques sportives dans le but de maîtriser le déploiement ou le spectacle de la violence.