Mesure d’impact : Sport et Education

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En dépit de la dynamique grandissante autour du sport au service du développement, le sport à l’école reste relativement sous-exploité. Il est pourtant un moyen efficace pour œuvrer en faveur de l’ODD 4 et contribuer à « assurer à tous une éducation équitable, inclusive et de qualité et des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie ».

Le sport, un outil de transformation en faveur de la société et du développement durable

En 2015, les Nations Unies ont fixé les 17 objectifs de développement durable à atteindre à l’horizon 2030. SI le sport n’est pas nommément cité dans ce document, sa contribution est pourtant réelle. En 2017, l’UNESCO la reconnaît précisément dans son Plan d’action de Kazan comme un facteur important pour l’accomplissement de 10 des 17 objectifs de développement durable, en particulier l’ODD4 consacré à l’éducation. Le Comité International Olympique (CIO) admet même que le sport est susceptible de contribuer à 11 des 17 ODD. En 2018, cet apport est reconnu par les Nations Unies elles-mêmes, dans la résolution « le sport, comme moteur de développement durable ».

Le sport a en effet un pouvoir de transformation et un fort potentiel de changement social positif. Il se manifeste sous plusieurs formes. L’aspect que l’on retient le plus est sans aucun doute la magie et le spectacle qu’il peut procurer à une société, en témoigne par exemple la victoire de l’Algérie à la Coupe d’Afrique des Nations 2019 et l’engouement provoqué dans le pays. C’est donc une grande partie de la société qui peut être touchée par le sport. Les enjeux en matière de sensibilisation et d’éducation qui en découlent confèrent à l’ensemble des acteurs du monde du sport une grande responsabilité et une exemplarité en matière de développement durable.

Lors de l’inauguration du Yunus Sports Hub, entreprise fondée pour résoudre les problèmes sociétaux par le sport en lien avec les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, Muhammad Yunus, prix Nobel de la Paix, a rappelé l’apport fondamental du sport pour les enjeux sociétaux et l’importance qu’ont de plus en plus de jeunes souhaitant contribuer au monde. Il ne s’agit désormais plus seulement de performance, d’argent, de confort mais bien de contribution individuelle à la société. Une génération « qui veut faire quelque chose qui lui plaît ». Le sport va dans ce sens. Et tous sont d’accord pour retenir une chose : en mobilisant les élèves dans différents environnements, formels ou informels, l’école reste le lieu le plus adapté pour promouvoir les apports du sport et de l’activité physique dès le plus jeune âge, à une période de la vie propice à l’apprentissage et au changement.

Le sport, un catalyseur des dynamiques éducatives

Le sport contribue d’une part à une meilleure assiduité scolaire et à des résultats meilleurs, en favorisant l’acquisition de compétences non transmises directement par l’éducation classique, telles que la confiance en soi, la discipline ou encore l’empathie. Il permet d’engager une grande diversité d’élèves, d’éveiller la curiosité des jeunes et de contribuer à éliminer ainsi dès le plus jeune âge les inégalités de genre, un facteur important d’équité qui contribue à une éducation de qualité.

D’autre part, et en lien avec les ODD 3 et 4, le sport contribue au développement personnel de chacun et à une meilleure santé psychologique et mentale des jeunes, notamment ceux issus de quartiers difficiles. Il contribue à lutter contre la dépression et le stress, il prévient les décrochages scolaires et permet aux plus démunis de retrouver confiance en eux en leur inculquant le sentiment d’appartenance (notamment dans les sports d’équipe), et en favorisant leur émancipation.

De plus, de nombreux enfants n’étant malheureusement pas scolarisés aujourd’hui dans le monde, les activités physiques et sportives constituent aussi une éducation alternative. Esprit d’équipe, règles en société, fair-play, tolérance ou encore discipline, nombreuses sont les compétences essentielles à la vie en société apportées par la pratique sportive.

Apporter des éléments tangibles pour insuffler une dynamique politique

Malgré ces bénéfices, le sport est encore trop rarement mis en valeur par le biais de politiques transversales. Cela peut s’expliquer notamment par le peu d’études disponibles et le manque d’indicateurs fiables et consolidés dans le domaine du sport au service du développement/ODD4. Davantage de recherches pourraient ainsi être réalisées afin d’évaluer les performances à l’école des jeunes pratiquant du sport en club et ceux qui ne pratiquent pas, afin de mesurer en quoi la pratique du sport contribue ou non à de meilleurs résultats scolaires. De même, si la pratique sportive contribue à une meilleure santé physique et mentale, élément indispensable à une éducation de qualité, il serait intéressant de mesurer l’impact psychologique de ceux qui pratiquent. Se sentent-ils mieux dans leur corp et dans leur esprit ? Renforcent-ils leurs capacités de concentration ou de mémorisation ? Sont-ils moins stressés que ceux qui ne pratiquent pas ?

La dynamique grandissante autour du sport au service des ODD laissent entrevoir de nombreuses possibilités d’innovations sociales autour du sport. Pour cela, l’identification d’indicateurs fiables permettant d’évaluer en profondeur l’impact du sport sur l’éducation et plus globalement sur la société, est une première étape indispensable. Elle permettra de capitaliser, dans la durée, les connaissances acquises grâce aux études et aux projets menés.

Créer une dynamique vertueuse

Si le sport peut participer directement à l’ODD 4, il peut aussi servir de vecteur pour communiquer et éduquer les plus jeunes aux ODD de manière générale, ainsi qu’au développement durable de manière transversale et dynamique. Le sport participe alors à un processus d’apprentissage holistique, centré sur l’humain. Un apprentissage indispensable à la vie en société et au travail en équipe, qui permet aux plus jeunes d’être sensibilisés aux enjeux sociétaux urgents tels que la paix, la pauvreté et la réduction des inégalités.