Mettre le sport au service de l’environnement
Comme toute activité humaine, le sport se déroule dans un environnement physique et présente, de fait, une incidence. Il est donc indispensable de penser le sport et le milieu où il se déploie en termes de durabilité. Par ailleurs, le sport peut contribuer à la protection de l’environnement grâce à sa portée universelle et aux valeurs qu’il défend.
Éduquer à l’environnement à travers le sport
Pour sensibiliser ses bénéficiaires aux problématiques environnementales et limiter la propagation de maladies comme le paludisme, le choléra, la tuberculose ou la dysenterie, Mathare Youth Sports Association (MYSA) a lancé l’initiative Environment Plus Program. Cette organisation kenyane, qui utilise le sport pour le développement socioéconomique du bidonville de Mathare, encourage ses équipes à ramasser les ordures et à planter des arbres. Chaque activité de nettoyage terminée leur permet de gagner six points de championnat.
En 2019, I Am Water a reçu le « Sport for Climate Action Collective Impact Award » de Beyond Sport, pour avoir partagé des expériences de conservation des océans à travers la plongée en apnée avec des milliers d’étudiants en Afrique du Sud. En facilitant les connexions physiques et émotionnelles avec les milieux marins, l’organisation environnementale entend influencer les comportements en faveur de leur protection.
Dans le même esprit, TIBU Maroc a organisé la finale du concours national Think Green by ARMA à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement 2021. L’équipe TIBU Fnideq Center by US Embassy a remporté le prix du meilleur « projet sportif à vocation sociale et environnementale » avec « Beach Game For Development ». Ce projet combinant sport et protection de la vie aquatique en Méditerranée, consiste en l’organisation de compétitions sportives, de collecte et de tri des déchets sur la plage Rifiyine, tout en sensibilisant les visiteurs à la propreté des plages. Utilisé comme outil, le sport peut donc contribuer à l’écologisation des pratiques individuelles.
Responsabilité environnementale : le rôle du secteur sportif
Pour le Comité International Olympique (CIO), « l’environnement mérite pleinement d’être considéré comme le troisième pilier de l’Olympisme, après le sport et la culture » (CIO, 2005). Le CIO compte avoir un impact positif sur le climat dès 2024 et s’est engagé à réduire ses émissions de carbone de 30 % d’ici 2024 et de 45 % d’ici 2030. Outre ces réductions, plus de 100 % des émissions résiduelles seront compensées via la forêt olympique, un projet consistant à planter 355 000 arbres sur une zone de 2 120 hectares au Mali et au Sénégal. Cette action fera partie de la grande muraille verte, une initiative panafricaine visant à lutter contre les effets de la désertification au Sahel.
La Basketball Africa League (BAL), quant à elle, vient de lancer son premier projet de développement durable pour les écoles au Sénégal. La BAL fournira diverses ressources afin d’enseigner aux élèves le jardinage et l’agriculture. Ce projet s’inscrit dans le programme environnemental « BAL Green », dont l’objectif est de former une prochaine génération de dirigeants soucieux de l’environnement.
Par ailleurs, les athlètes ont la possibilité d’utiliser leur notoriété et leur poids médiatique pour encourager le changement politique. Ainsi, Nawal El Moutawakel, championne olympique du 400 m haies en 1984 à Los Angeles et véritable légende au Maroc, a déclaré : « Mon apport comme celui de tout champion par rapport à la problématique environnementale est d’être pleinement engagée à respecter les principes du développement durable, à savoir adopter des approches respectueuses de l’environnement […]. Mon apport est aussi d’inciter les responsables à la création de nouveaux espaces verts, tout en développant l’éducation et l’engagement écologique ».
Dans une logique similaire, Game Earth a créé une méthode pour calculer l’empreinte carbone directe et indirecte des acteurs professionnels du sport. L’idée consiste à les responsabiliser vis-à-vis des enjeux environnementaux et à réduire l’impact de leurs activités en proposant des mécanismes de compensation efficaces. Le sport au sens large peut donc représenter un puissant levier pour l’écologie. Il pourra atteindre son plein potentiel lorsque l’ensemble des parties prenantes aura adopté des mesures environnementales tous azimuts, à l’image des initiatives susmentionnées.