Escrime et justice réparatrice au Sénégal
Contexte
L’analyse de l’évolution de la délinquance, réalisée depuis plusieurs années par l’Association « Pour le Sourire d’un Enfant » (publications conjointes avec le Ministère de la Justice du Sénégal : 1998, 2006, 2015), révèle qu’une partie des mineur.e.s et des jeunes (18-21 ans) en détention se sont installé.e.s dans un parcours chaotique, et semblent mettre en échec les décisions judiciaires répressives et les prises en charge éducatives classiques. Rares sont les actions centrées sur la réinsertion sociale des mineur.e.s et des jeunes.
C’est pour pallier cette lacune que l’Association « Pour le Sourire d’un Enfant » a conçu et mis en œuvre la méthode « Escrime et Justice réparatrice ». Depuis 2015, plus de 900 séances d’escrime ont été organisées et près de 300 mineur.e.s de la maison d’arrêt correctionnelle de Thiès y ont participé. Aucun.e n’a récidivé, y compris parmi ceux/celles précédemment multirécidivistes.
La justice réparatrice, notion au cœur de la méthode, est renforcée par la pratique de l’escrime qui ouvre la voie à l’usage d’un dispositif psychopédagogique, basé sur cinq notions essentielles : l’identité, la socialisation, le contrôle de soi, la responsabilité et l’acquisition d’habilités techniques et motrices. Cette démarche éducative vise à ce que les mineur.e.s et les jeunes fassent de nouveau preuve de respect envers leurs parents et autrui, d’application à l’école et d’assiduité au travail.
Objectifs
- Préparer la réintégration des jeunes et casser le cycle de récidive
- Former le personnel surveillant pénitentiaire
- Inclure l’éducation au sein du milieu pénitentiaire et promouvoir l’égalité des genres
Activités
- Développement d’une méthodologie complète « escrime et justice réparatrice »
- Encadrement et mise en place des séances d’escrime post-détention à Thiès
- Suivi du parcours des jeunes incarcérés
Découvrir les actions menées au sein de la maison d’arrêt de Thiès
(en compagnie d’Astrid Guyart fleurettiste et marraine de l’association)
Impacts
- Près de 300 jeunes mineur.e.s en détention bénéficiaires du programme
- 0 récidive pour les mineur.e.s ayant suivi le programme
- Environ une trentaine d’agents pénitentiaires formés à la méthode « escrime et justice réparatrice »
- Développement de meilleures relations sociales au sein du milieu carcéral
Financement
- Coût du projet en 2019 : environ 35 000 €
- Un projet soutenu en 2019 par l’Agence française de développement et La Guilde Européenne du Raid et précédemment par l’association OSIWA
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